VOYAGES AUX LIMITES DE L'ENFER

La galère est notre maison.
Sommes à l'air qu'il pleuve ou neige.
Nous n'avons ni drap ni couverture.
Dormons à quatre ou cinq dans un banc
Qui n'a pas trois pans de large,
Et semble tout fait à la mesure
D'une caisse pour mettre un mort.
II faut que dans cette brancade.*
Mangeons et chions tous ensemble.

*Brancade : ensemble de galériens enchaînes à un même banc.

 Voici le tableau tracé, pour illustrer la suite de mon récit concernant la vie sur, et hors des galères de notre (bon) roi LOUIS le quatorzième.

 

LOUIS XIV

Ce poème tiré du provençal peut paraître trivial mais il illustre à merveille ce qu’était la vie d’hommes transformés en bêtes de somme pour assumer un travail colossal dans des conditions inhumaines.

Mais nous aurons le loisir de nous pencher sur ce problème. 

Nous allons découvrir au fil des billets toute une « mise en scène » orchestrée par le bon vouloir d’un monarque qui voulait porter au plus haut point la grandeur de la France, et sa propre grandeur.

L’opportunisme de certains pour leur notoriété ou par appât du gain aggravant la punition d’hommes souvent incarcérés pour des peccadilles.

Qui étaient donc ces hommes qui composaient la chiourme*?

*chiourme ensemble des rameurs sur une galère.

 Si certains, appelés les turcs, étaient des esclaves capturés ou achetés notamment dans les pays du maghréb, la plupart étaient des français de toutes extractions punis pour divers crimes, vol, braconnage, désertion, crimes de sang, contrebande, et bien d'autres délits, plus ou moins futiles, mais il fallait approvisionner en chair (fraîche) les bancs de galères. 

Et dans tout ce beau monde, révocation de l'édit de Nantes oblige, un bon nombre de représentants de la religion prétendue réformée, des protestants, dont Jean Mateilhe déjà cité dans mon précèdent billet.

PROCHAIN BILLET : PRISONS ET GALERES.

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[VERO JOE]

j attend la suite