LE REPAS GASTRONOMIQUE A LA FRANCAISE

Nous voici classés, nous les petit français au patrimoine mondial immatériel de l'UNESCO, pour notre "Repas gastronomique".

Contrairement à ce que certains  pourraient le laisser penser, ce n'est pas notre art culinaire" Sur le déclin, comme veulent le laisser entendre nos perfides voisins d'outre Manche (Je me marre)." Mais de notre façon de recevoir et de concocter un repas convivial avec si possible nos bons produits du terroir, et surtout énormément d'amour.

Si nous avons été retenus, ce n'est sûrement pas par la faute  du clip vidéo sensé illustrer notre fameux repas gastronomique, déroutant par son amateurisme, pour ne pas dire sa niaiserie. A vous de juger.

Mais je vais vous conter LES repas gastronomiques de ma famille.

Nous sommes dans les années1950 et 1960, la France se reconstruit, les parents sortent de la guerre et de ses privations, les jardins et la basse-cour ainsi que la "débrouille" ont permis de tenir, et dès lors que les approvisionnement se font moins rares, on se lâche.

Lors des repas de famille on n'hésite plus; C'est entrée froide, entrée chaude, plat consistant, salade, fromages, dessert, café, pousse café, sans compter avec le fameux trou normand ( Et glou et glou!, il est des noootres, essuie la g....à ton voisin, au frontibus etc...)

A cette époque, l'apéro n'est pas encore de mise dans la famille, et l'ambiance démarre gentiment, la farandole des plats et des vins font monter l'ambiance. Le premier à lancer les débats est MON ONCLE ANDRE, qui aidé de son fameux petit carnet pense-bête attaque par une histoire drôle, la plus célèbre étant celle des "suppositoires, où il est question de rectum et de bocaux, mais je ne vais pas vous la narrer, il faut l'accent picard qui y ajoute tout son sel".

MON ONCLE ANDRE

Le mimétisme aidant d'autres se lancent dans des histoire que je ne comprends pas toujours mais qui s'éclaiciront au fil des ans, car ce sont toujours les mêmes histoires qui reviennent au fil des repas et des années.

Idem des chansons aux rimes équivoques LE ZIGOUIGOUI d'YVON, le DANCING THE, et le DANS UN BOSTON de TONTON HENRI. Dans un autre registre  MON ONCLE ANDRE tente ARAGON ET CASTILLE de BOBY LAPOINTE mais il n'arrive jamais au bout, ayant oublié les paroles. Moi le timide je tente la BALADE DE DAVY CROCKETT, où GONDOLIER de DALIDA ( Grand succès mais public tout acquis). Les chansons de l' ONCLE VICTOR, issues des vocalises carnavalesques de Dunkerque sont appréciées avec circonspection, les paroles étant un peu trop osées pour de chastes oreilles. Cependant le POUR QU'ELLE FREQUINT' AVEC MI se taille un franc succès.

YVON ET HENRI (au milieu MA TANTE SUZANNE pas celle de la langue sauve tomate)

MON ONCLE ANDRE, toujours lui a dévalisé le rayon farces et attrapes du magasin RIC ET RAC, le soulève plat, le sucre surprise, la bombe à confettis, fausses moustaches et faux nez font leur apparition au cours du repas( nous n'avons jamais eu droit au coussin péteur car on savait se tenir à table!!!).

Des tours de magie à quatre sous, la boite de l'horrible monstre dans laquelle chacun est invité a observer la bête sous la serviette de table, qui cache en réalité un miroir.

Mais le plus franc succès, c'est le nain exécuté par HENRI er YVON . je vous explique mais ce n'est pas facile. HENRI est assis, devant la table sur les genoux d' YVON  les bras d'YVON sont passées dans les manches d'une veste retournée, et HENRI a ses mains dans des chaussures qui reposent sur la table, ce qui donne l'impression d'un nain qui entonne la célèbre chanson PROSPER YOP LA BOUM, avec mouvements de bras et de pieds ainsi que de mimiques burlesques, le tout est bien sûr salué d'un TRIPLE BAN, un deux trois quat' cinq,un deux trois quat' cinq, un deux trois etc.....

La nourriture est  saine et abondant, toujours classique, le gigot, la dinde, le rôti de boeuf, et surtout la fameuse langue sauce tomate de MA TANTE SUZANNE dont personne ne connaîtra le secret( qu'elle tenait de sa mère), et ce n'est pas faute d'avoir essayé de percer le mystère. Le foie gras et le saumon fumé sont alors des mets hors de prix et arriveront beaucoup plus tard.

MA TANTE SUZANNE( celle de la langue sauce tomate)

Je pourrais encore vous raconter d'aurtes anecdotes de ces moments conviviaux où le n'ai jamais vu le ton monter, (pas de politique pas d'argent pas de religion dans les conversation ça aide beaucoup).

Mais laissons là le passé, c'était un autre temps ou le tabagisme passif n'existait pas et où nous respirions à longueur de soirées les effluves odorants du tabac gris, de la gitane où de la gauloise. Les moeurs ont changé.

ET POURTANT C'ETAIT HIER.

Comments

[HERLIN]

Ce que çà fait du bien de lire ce que vous nous racontez là!Je suis du département du Nord,tout au sud,dans l'avesnois,et je voyage sur le net chaque soir,au lieu de regarder la télévision....

Ce soir,j'ai tapé "Artemare",parce que ma fille y habite depuis 2009,et que j'adore cette région où chaque promenade est une découverte et un bouquet d'air pur....Aujourd'hui,j'ai trouvé un conteur...

Merci pour ce retour dans notre passé pas si lointain.

[Ginette]

Bravo Marc pour tous ces souvenirs.Ca ne nous rajeunit pas.On n'avait pas grand chose mais on rigolait bien pendant les repas meme si on connaissait tout par coeur.Tu as oublié la tarte à gros bord de Maman! Tu as beaucoup d'humour comme notre grand père dans ses chroniques du Courrier Picard. J'ai passé un bon moment en te lisant meme si je n'aime pas beaucoup parler du passé. A bientot. Ta cousine et presque soeur. Ginette ou Nénette si tu préfères comme avant.

[VERO ET JOE]

En effet nous etions des francais moyens mais qu est ce que l on rigolait et aussi l amour de toute une famille reuni comptait beaucoup.
Rien que de bons souvenirs pas dans des placards tous sont dans la tete.
Tu a oublie les tripes les lendemain de Noel, quand nous faisions ca a Albert, une odeur terrible surtout que je n aimais pas ca, en plus un lendemain de reveillon il fallait le faire quand meme.
Bon j arrete la car tout ceci ne reviendra malheureusement jamais, mais franchement nous avons eu une superbe jeunesse
Bisous mon cousin
Veronique

[manouedith]

beaucoup de français d'après guerre se reconnaitront dans cette vie bien fanchouillarde du français moyen. Un passé que ne connaîtront jamais nos jeunes.
bises
manoeudith